Aujourd'hui nous vous proposons un nouvel opus de notre série "Portrait de Supporter" en allant à la rencontre de David, fidèle supporter des Dragons depuis plus de 20 ans et connu également sous le nom de   "Père David"...

Une interview passionante mêlant Dragons de Rouen et spiritualité qui nous permet de mesurer une fois de plus à quel point nos supporters sont formidables. 

Pourriez-vous vous présenter à nous ?

D.M : Bonjour, je m’appelle David MAURICE et histoire d’être original, j’aime un sport qui est mineur en France, le Hockey sur glace. Je suis les résultats de différentes équipes, dans différents championnats et en France je m’intéresse particulièrement à une équipe qui s’appelle les Dragons de Rouen. Je ne sais pas si vous connaissez cette équipe et ce sport...(Rires) Je vous pose la question car en France en dehors du foot on ne parle pas beaucoup des autres sports. 

Nous avons entendu dire que vous êtiez prêtre, quel parallèle spirituel pourriez-vous faire entre les Dragons et la religion ? L'engagement fort du club dans la communauté est-il quelque chose auquel vous êtes particulièrement sensible ? 

D.M : Vos sources sont bonnes (Rires) et votre question est intéressante. Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet, mais le but n’étant pas d’écrire un livre, je vais donner quelques éléments de réponse.

L’un des parallèles qu’il peut y avoir entre le sport et la religion est le désir d’unir ses forces pour bâtir un projet commun. Pour réaliser ce projet, il faut essayer d’agir en fonction de ce que nous pourrions qualifier de règle afin d’attendre son but. Pour atteindre ce but, Il faut parfois savoir faire passer le bien d’autrui, de son prochain avant de chercher à tirer le feu des projecteurs sur soi. Avoir la simplicité, l’humilité de reconnaitre que c’est un travail d’équipe, de communion.

En ce qui concerne l’engagement du club dans la communauté il est évident que j’y suis sensible. Que ce soit les Dragons vous ramènent, le Fonds de Dotation les Dragons, le partenariat avec Bouchons 276 et je dois en oublier, sont tous des éléments qui montrent que l’éthique du sport a pour but cette solidarité. Être capable de mettre ses talents au service du plus petit, de celui qui est dans une souffrance ou dans un besoin particulier, on retrouve ici aussi un parallèle avec la religion. 

Depuis quand et comment en êtes-vous venu à suivre les Dragons ?

D.M : Pour répondre à cette question, je pourrais vous renvoyer à un petit reportage qui est passé sur France 3 à mon sujet. En effet, il y a environ six ans, j’ai été contacté par France Télévision qui voulait réaliser un sujet à mon égard car être prêtre et être capable d’aimer le hockey semblait les surprendre. Cette journée a été intéressante, car elle a été l’occasion de montrer qu’un engagement religieux n’est pas forcément synonyme de vie cloitré.

Cependant, je vais quand même répondre. J’ai commencé à m’intéresser au Hockey au moment des JO d’Albertville.  À l’époque j’étais étudiant, en pleine période de révision et j’avais besoin de me changer les idées, de m’aérer l’esprit. J’ai donc fait une pause et je suis tombé sur un match de Hockey. Cette année-là, la France a été éliminé par les USA en quart de finale. Puis après avoir échangé sur ce sujet avec un ami de l’internat, j’ai découvert qu’il y avait une équipe à Rouen. Je me suis donc organisé pour aller voir un match et j’ai attrapé le virus. 

Depuis quand êtes-vous abonné ?

D.M : Je me suis abonné un an après l’arrivée de Marc-André Thinel donc en 2006, car l’année de son arrivée j’avais réussi à m’organiser pour venir régulièrement. J’ai donc vite compris que prendre un abonnement serait bien plus pratique et plus écologique. À cette époque on ne pouvait pas prendre sa place sur internet. Il fallait passer à la patinoire pour prendre sa place avant le jour du match ou venir au guichet un soir de match. Moi et la planète étions largement gagnant avec un abonnement. 

Pour quelles raisons êtes-vous supporter des Dragons de Rouen ?

D.M : Dans un premier temps, les bons matchs des Dragons étaient l’un des éléments moteur. Bien sur il y en avait d’autres, mais savoir que venir à un match était source de détente et joie d’une potentielle victoire étaient des éléments qui me motivaient pour venir à la patinoire. Ensuite, j’ai appris à aimer ce sport car au-delà de l’aspect sportif, j’y est découvert une véritable famille. Aujourd’hui, venir à un match est un des éléments de mon équilibre de vie car c’est un moment que je passe avec ma famille du Hockey et avec des amis.  

Quels sont vos meilleurs souvenirs à la patinoire ?

D.M : Il y en a plusieurs. Certains sont même en dehors de la patinoire, mais pour ceux dans l’antre du Dragon, je dirais Dimanche 15 janvier 2012, après 57 minutes et quarante secondes de match, le but de Julien DESROSIERS sur des assistances de Carl MALLETTE et de Marc-André. C’est ce but qui nous fait devenir champion d’Europe.

Vous pouvez aussi ajouter ce but magique en cage vide de Marc-André contre Angers où il lève le bras pour haranguer les partisans, grâce à ce but on gagne notre dixième titre en 2010.

Il y a aussi ce match complétement fou contre Gap en demi-finale des play-offs dans la saison 2015/2016. On est mené 5 à 0 à la mi-match et on gagne en prolongation.

Il y a aussi cette demi-finale de play-offs au Coliseum où on gagne aux tirs au but. Dans cette demi-finale on avait été mené au score de quatre buts, puis le dragon s’est réveillé et victoire on file en finale !   

Avez-vous des anecdotes particulières qui vous viennent à l'esprit ?

D.M : Il y en aurait plusieurs, mais celles qui me viennent à l’esprit, sont ces moments de foi que j’ai pu vivre avec l’équipe de Rouen, je ne rentrerai pas dans les détails, mais le fait de pouvoir vivre ces moments de foi avec l’équipe ou des membres de l’équipe sont pour moi une vraie source de joie et me prouve que là aussi je suis un outil du Seigneur.

Une autre anecdote plus marrante, est la réaction d’un groupe de jeunes filles qui voyant que j’étais prêtre, ont  prononcé une phrase un peu particulière (que je ne répéterai pas car il y a surement des jeunes qui vont lire ces lignes et que je ne voudrais par leur apprendre des mots grossiers) et ont exprimé le désir de me faire la bise. Je dois avouer que si j’ai été surpris par leur phrase, le fait de leur faire la bise a suscité quelques jalousies (Rires). 

Avez-vous transmis cette passion autour de vous ?

D.M : En un mot : Oui. 

Un grand merci à vous David ou Père David pour votre soutien inconditionnel et à travers vous le Rouen Hockey Elite 76 souhaite sincèrement remercier l'ensemble de ses supporters.