Lorsque le couperet passe prêt...
1992-1993
Pour cette cuvée 1992-1993, le championnat élite rebaptisé Nationale atteint des sommets de complication. En effet, faute de candidats solides, le championnat est refondé en une seule division de 16 clubs répartis en deux poules géographiques Nord et Sud. Une première phase de qualification en aller-retour doit permettre de repartir les seize participants en trois groupes de niveau. Les deux premiers du Sud et du Nord se retrouvent en Nationale 1A tandis que les trois suivants de chaque poule jouent la Nationale 1B et les trois derniers la Nationale 1C. Comble de la complication, la répartition géographique Nord / Sud semble bien étrange. En effet, dans un souci de ne pas biaiser le niveau de telle ou telle poule, Rouen se retrouve dans la Poule Sud au milieu de sept équipes des montagnes, de quoi infliger de longs et périlleux déplacements aux Dragons dans les Alpes.

Sur la lancée du deuxième titre acquis la saison dernière, les dragons présentent une nouvelle fois une bien belle équipe... pas moins de 7 internationaux français... dont 5 en défense... Lemoine, Woodburn, Perez, Poudrier & Soghomonian ... Ajoutez-y les Fournier, Laporte, Pajonkowski, Saunier, Verret et bien sur le gardien du temple, Petri Ylönen... vous obtenez la recette des champions... Cette année-là, les dragons voient également l'arrivée d'un parfait inconnu débarqué de la région parisienne qui va marquer les esprits par son talent et sa gentillesse... Eric Pinard, en provenance de Deuil-la-Barre (division 2) où il a disputé 40 matchs en deux saisons en inscrivant la bagatelle de 180 points (125 buts & 55 assistances)

Hormis, Chamonix et dans une moindre mesure Gap et Grenoble, l'opposition faite aux Dragons semble bien faible. Ainsi, cette première phase ne sera qu'un long et fastidieux parcours de santé pour les normands qui engrangent victoire sur victoire en infligeant au passage quelques raclées mémorable notamment à Morzine qui encaissera 36 buts en n'en rendant qu'un seul en deux rencontres. 14 matchs joués par les jaunes et noirs et 13 victoires... Seul faux pas des Dragons, à domicile face à Chamonix, alors qu'ils menaient 5-1, l'arbitre de l'époque M.Malletroit interrompait la partie en raison d'une porte de garage à surfaceuse récalcitrante. La sanction ne tarde pas à tomber pour les dragons : défaite par forfait 0-5. Pas de quoi empêcher les Dragons de se qualifier pour la poule à 4, ex-aequo aux points avec Chamonix.

Une deuxième phase sans réel intérêt pour les Dragons qui attendent sereinement les play-offs. Aux cotés de Chamonix, Amiens et Reims, l'équipe rouennaise ne concède aucune défaite dans les douze rencontres disputée. Une ballade sportive en règle qui allait finalement jouer en la défaveur des Dragons. En effet, alors que les trois autres protagonistes bataillaient fort pour les accessits en play-offs, les rouennais abordaient les play-offs à court de rythme. Rarement malmené au cours de la saison, les Dragons se font surprendre pour le premier match de la demi-finale disputée face aux Gothiques d'Amiens. Menés 2-1 après deux buts signés Berton et Dubé, les Dragons égalisent par Franck Saunier à 1'39 de la sirène finale. Peine perdue pour les tenanciers de l'Ile Lacroix qui finissent par s'incliner au terme d'une séance de fusillade à couper le souffle. Battus sportivement pour la première fois de la saison, les Normands remettent les pendules à l'heure 7-2 pour le deuxième match avant de s'incliner une nouvelle fois 4-5, au coliseum picard cette fois. A une défaite d’une élimination impensable, les Dragons prennent peur et inversent la tendance en remportant les matchs 4 et 5 sur les scores de 5-2 & 5-1.

Qualifiés dans la douleur, les Dragons retrouvent une vieille connaissance, les Huskies de Chamonix difficile vainqueur des Flammes Bleues de Reims 3 victoires à 2. Fort de l'expérience des demi-finales, les Normands ne veulent pas connaître à nouveau le vent de l'élimination. Vainqueurs de la première rencontre aux tirs aux buts 3-2, Rouen remporte la deuxième manche dans la douleur 3-2. Deux victoires étriquées qui allaient jurer avec la troisième manche de cette série. Les chamoniards s'imposent très facilement 4-1 face aux Dragons après que Claude Verret ait entretenu l'espoir pour les "jaunes et noirs" à 1-1 avant de voir les Huskies remplir les filets par trois fois. Le lendemain, le scénario sera sensiblement différent. A l'ouverture du score de Spinetti répondent Verret, Laporte par deux fois puis Pajonkowski. Stéphane Barin aura beau ramener les deux équipes à 4-2 à 10 mn de la sirène finale, la Coupe Magnus avait choisi son prochain lieu de villégiature... la Normandie.