CHAMPIONS 2024

PRÉPARATION EN ÉVOLUTION


Arrivé au sein des Dragons de Rouen depuis deux saisons, le préparateur physique Gaëtan Brouillard, ne cesse de travailler avec et pour les joueurs du club, des moustiques aux seniors. Une préparation physique devenue incontournable et primordiale chez les champions de France.

Pour preuve, le mot d'ordre affiché par l'entraîneur Rodolphe Garnier (voir ici) pour la saison 2011/2012 : plus de physique, plus de vitesse, plus de rigueur.

Entre préparation et suivi des pros, plan de développement des jeunes et études biomécaniques... De Rouen à Montréal en passant par Toulouse et Malmö. On ne ménage pas ses efforts en préparation physique. Entretien.

Globe-préparateur

rhe76.com : Depuis l'été dernier, tu as pas mal voyagé semble-t-il. Peux-tu nous raconter et nous expliquer pourquoi ?
Gaëtan Bouillard :
L'objectif était de voir ce qui se faisait ailleurs. La première opportunité s'est présentée l'été dernier quand l'équipe partait en stage de préparation en Suisse. Pierre Allard, qui est un ancien joueur de Rouen, Grenoble et Angers, aujourd'hui préparateur physique des Canadiens de Montréal (NHL) a accepté de m'accueillir dans sa société privée(*) pendant une semaine. 

Ensuite je suis également allé à Malmö en Suède (Allsvenskan), plutôt pour observer ce qu'ils proposaient en terme de formation cette fois-ci. Et dernièrement au stade Toulousain, dans le même but qu'à Malmö.

(*) : comme CEOPS à Rouen. Le Centre d'Evaluation et d'Optimisation de la Performance Sportive, premier centre de préparation physique pour le hockey en France : www.ceops.fr.

rhe76.com : Verdict ?
G. B. :
Et bien à Montréal j'en ai pris plein les yeux. C'était super. Mais si les infrastructures sont évidemment incomparables, je n'ai pas non plus été "méga" surpris par la préparation des joueurs, par les exercices.

Beaucoup plus en revanche par l'implication et la rigueur avec laquelle ils étaient appliqués. A cette période de l'année, il y avait des joueurs comme Maxime Talbot, Kristopher Letang ou encore Bruno Gervais. Bref, des joueurs sympa à observer à l'entraînement.

L'un des principaux enseignements que j'ai retenu de ce voyage, c'est de travailler en séance plus courte et en petit groupe. Chose que j'ai mis en application dès cette saison à Rouen. On est passé de séance de 2h à 1h30.

Du coup, les gars se dispersent moins et je peux consacrer plus de temps à chacun. C'est plus intense et de fait, on a moins de déchets. Mais au niveau du travail à Montréal, rien de nouveau. Au contraire, des exercices basiques, qu'on connaît tous. Mais bien fait. A fond.

rhe76.com : Et Malmö ?
G. B. :
Au départ, on voulait aller voir ce qui se faisait dans les pays de l'est. Finalement on est parti un peu plus au nord. On a bien fait, ils viennent de terminer vice-champion du monde. Malmö a une bonne petite équipe senior, mais c'est surtout l'un des meilleurs centres de formation du pays. A la base on réfléchissait déjà depuis quelques temps à un plan de développement pour les jeunes, voir ce qu'il faut pour les gamins à tel âge et tel âge.

Finalement, on a un peu retrouvé la même logique qu'au Canada : une intensité maximale dans le hors-glace, des séances très courtes, une heure de glace seulement, mais une heure à 200%. Que de la qualité.

Au final, tu vois des joueurs très athlétiques. Pas des gros ou des masses même s'il y en a quelques uns. Mais surtout des mecs qui respirent la puissance. Et puis il y a une philosophie que tu retrouves partout. Des juniors au chef matériel des pros : "si tu montes sur la glace pour ne pas te donner à 200% ça ne sert à rien. Tu n'as rien à faire là".

Les gars, ils ont toujours des objectifs. "Si tu n'es pas en première ligne en junior, demande toi pourquoi. Puis une fois que tu y es, pourquoi tu n'es pas en pro. Et quand tu es en troisième ligne en pro, pourquoi pas en deuxième ?" Et cetera jusqu'à l'équipe nationale... Après, c'est leur culture. Nous on a la notre. Mais eux, c'est quand même des trucs qui semblent fonctionner, donc on s'inspire.

rhe76.com : Et Toulouse ? Pourquoi le rugby ?

G. B. : Parce que c'est également un sport collectif de "combat", physique. Et puis, on ne regarde pas forcément que le physique, mais la gestion aussi de la préparation. La mise en place des exercices. Toujours pour arriver à un travail de plus en plus simple pour nous, préparateurs, mais en tendant vers plus de qualité et avoir le temps de corriger certaines choses.

Au final, au Stade Toulousain, j'ai retrouvé la même logique que Malmö. Surtout sur le côté de la formation. L'état d'esprit aussi était super intéressant, esprit rugby : cool mais discipliné. Et tout le monde parle pareil. C'est le même discours du plus petit au plus grand. D'une catégorie à une autre, tout le monde a le même langage sur les fondamentaux. Comme quoi, on retrouve les mêmes bases partout. Enfin, j'ai trouvé qu'il avait un meilleur suivi individuel et médical également.

rhe76.com : Tu as d'autres échanges de prévus encore comme ça ?                                   G. B. : Rien de calé encore pour l'instant, mais j'aimerais aller voir la préparation de skieurs aussi. Et pourquoi pas le handball. Cette année, j’ai aussi pas mal échangé avec des entraîneurs d'athlétisme et plus particulièrement de sprint. On a échangé sur le développement de la vitesse et de l'explosivité. Et l'affûtage aussi, la préparation pour un jour J, un événement spécifique.

rhe76.com : Comment tout cela s'est répercuté sur ton travail à Rouen ?
G. B. : Par des ajustements. En raccourcissant les séances de travail donc. En travaillant en petit groupe. On va aussi se lancer sur de l'individuel pour les joueurs dits "prospect", nos meilleurs cadets et juniors, à fort potentiel.

On les suivra indépendamment (comme les pros) jusqu'à leur entrée en senior. Mais ce ne sera pas fermé ils seront toujours avec les autres. Et si on se trompe sur un gars qui n'est pas si bon finalement ou qu'un autre se révèle en cours de saison, rien ne sera figé, ce sera dynamique. Le but est de leur proposer un suivi adapté, parce que certains sont super rapides mais manquent d’endurance et d’autres peuvent tenir tout un match mais manquent de vitesse…

rhe76.com : Le physique c'est devenu essentiel ?
G. B. :
Assurément ! Le physique c'est ce qui manque à la France. Un joueur bien préparé physiquement, il ira plus vite, il changera plus facilement de direction et aura donc des temps de présence sur glace
plus efficace. Il sera plus facile en arrivant à la cage, plus lucide. Il aura dépenser moins d'énergie. Et il aura moins de chance de se blesser aussi.

Patinage scientifique

rhe76.com : On a pu voir des séances particulières sur l’île Lacroix il y a quelques semaines, avec tout un tas de capteurs sur des joueurs… Tu peux nous expliquer ?
G. B. : On est en train de réaliser une étude sur toute la biomécanique du patinage : la position des carres, du pied dans le patin, l’angle des lames, des jambes, du tronc… Beaucoup de choses compliquées. C’est un vaste projet. C’est de la recherche. Il y a beaucoup de matériels électroniques, en effet.

rhe76.com : En quoi cela consiste-t-il ?
G. B. :
On s'est basé sur tout un tas d’articles scientifiques qui existaient déjà et on est parti dans une direction encore jamais étudiée. C’est donc très long. Le projet a été réfléchi il y a deux ans. Cette année on a fait les relevés. Maintenant il faut analyser les résultats.

On rebondit sur les informations qu’on recueille. Des fois, le chercheur est même obligé de rappeler le fabricant du matériel. Florian Mell, c’est son nom, doit rendre son mémoire cet été. On aura déjà un premier rapport des résultats. S’il va en Doctorat l’année prochaine, il partira pour trois ans là-dessus. Et là, on approfondira encore plus la chose.
 
rhe76.com : A quoi cela va-t-il servir ?
G. B. :
quand on voit un garçon comme Jens Olsson par exemple, qui avait vraiment un coup de patin efficace comparé à d’autre, on se dit qu’il y a quelque chose qui cloche. Les gamins aujourd’hui savent patiner, mais pas forcément BIEN patiner. Alors que c’est la base ! C’est ce qui fait un très bon joueur de hockey.

Patiner, ce n’est pas un geste naturel à la base, donc ça s’apprend étape par étape. Un mec qui n’a pas la bonne technique de patinage, va perdre beaucoup d’énergie. Il ira peut-être aussi vite, mais il fera deux coups de patin au lieu d’un seul.

Le joueur qui sait bien patiner, tout sera plus simple pour lui. Ses pivots seront plus simples, il perdra moins d’énergie… Sur un match entier et sur une saison, ça a beaucoup d’importance. En terme de lucidité, de prévention des blessures, etc…

Pour nous, plus particulièrement, on pourra tirer des infos pour le travail hors-glace. On se rendra compte que tel muscle est à assouplir pour patiner plus bas ou que tel défaut de patinage travaille trop sur les genoux par exemple.
 
rhe76.com : Les conclusions de cette étude concerneront surtout les plus jeunes donc ?
G. B. : Essentiellement oui. Déjà aujourd’hui, Peter Almasy et Julien Guimard du Centre de Formation ont commencé à mettre l’accent là-dessus. Peut-être un peu les seniors aussi, ça fera toujours du bien. Mais surtout pour la formation oui.

Il vaut peut-être mieux prendre un ou deux mois à bien bosser le patinage et avoir de bonnes bases, plutôt que de donner directement un palet et une crosse à un gamin qui va prendre de mauvais plis.

Chez nous, en général, s'il n'y a pas de gardien ça ennuie les joueurs. Mais au Canada et en Suède justement, ils travaillent beaucoup là-dessus.

rhe76.com : C’est essentiel ça aussi ?
G. B. :
Le hockey moderne va tellement de plus en plus vite… C’est le sport collectif le plus rapide du monde. Alors, c’est bien beau de faire de la préparation physique, mais les joueurs s’alourdissent et si tu ne sais pas bien patiner, tu ne réussiras pas au niveau international.





 PUBLIE LE MARDI 24 MAI 2011
PLAYOFFSCLASSEMENT
1/4 de Finale
Rouen remporte la série 4 à 1
5-1 / 3-2 / 3-4 / 4-2 / 6-3 / - / -


Cergy remporte la série 4 à 2
1-3 / 5-2 / 0-3 / 1-3 / 5-2 / 1-3 / -


Grenoble remporte la série 4 à 0
5-3 / 5-1 / 6-2 / 3-2 / - / - / -


Bordeaux remporte la série 4 à 3
5-2 / 1-2 / 5-2 / 1-3 / 2-3 / 4-0 / 2-1


1/2 Finale
Rouen remporte la série 4 à 0
7-2 / 5-2 / 6-1 / 5-1 / - / - / -


Bordeaux remporte la série 4 à 1
2-3 / 1-3 / 4-2 / 3-4 / 3-4 / - / -


Finale
Rouen remporte la Coupe Magnus 4 matchs à 2
2-3 / 2-4 / 6-3 / 2-1 / 5-3 / 3-2 / -




Equipe MJ Pts
1ROUEN44110
2ANGERS44101
3GRENOBLE4490
4BORDEAUX4471
5MARSEILLE4466
6AMIENS4465
7CERGY4463
8NICE4454
9CHAMONIX4451
10ANGLET4440
11BRIANCON4439
12GAP4436
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